Chers donateurs, soutiens et amis de notre fondation,
En cette fin d’année, nous souhaitons vous faire part de l’état d’avancement des travaux de la «Mindful Change Foundation».
Grâce à votre aide, nous avons pu poursuivre notre travail dans le domaine des soins socio-psychiatriques pour les personnes souffrant de graves maladies mentales et épileptiques dans les pays à revenu faible et moyen. Nous vous en sommes reconnaissants.
Vous trouverez un rapport complet sur les projets que nous avons soutenus sur notre site internet, c’est pourquoi nous ne vous donnons ici que les informations les plus importantes. Cette année encore, nous avons mis l’accent sur des projets en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, mais également au Cameroun et sur l’île de Flores en Indonésie.
Cette année, nous avons créé un conseil consultatif qui a pour mission de conseiller et d’assister le comité d’administration. Nous disposons ainsi de plus de compétences, pour des projets individuels, pour des défis techniques complexes, mais aussi pour l’orientation de la fondation. Nous sommes très reconnaissants aux six membres du conseil consultatif d’avoir accepté de travailler avec nous et nous nous réjouissons de cette collaboration qui ne fait que commencer. Vous pouvez obtenir des informations sur la composition du conseil consultatif ici.
Nous sommes très impatients de voir comment les nouveaux projets au Cameroun et en Indonésie vont se développer. Pour nous, cela signifie acquérir davantage d’expériences concrètes sur la situation des malades mentaux dans d’autres pays, voir quelles sont les possibilités d’aide ainsi que les difficultés qui y existent. Il est également possible pour les collaborateurs des différents projets d’échanger leurs expériences dans le cadre de MCF. Nous souhaitons continuer à soutenir de différentes manières des projets pertinents et prometteurs, qui pourront ensuite devenir des projets pilotes avec notre aide et éventuellement celle d’autres organisations. Nous ne cherchons pas à fournir des soins plus complets, mais nous souhaitons contribuer à attirer l’attention sur ces graves problèmes et à rendre les solutions plus claires.
Notre projet de base est le projet SAMENTACOM (Santé Mentale Communautaire), qui vise à fournir des soins ambulatoires aux patients souffrant de maladies mentales graves et d’épilepsie dans la région rurale autour de Bouaké. Il est réalisé en collaboration avec notre organisation partenaire «Mindful Change Foundation — Cote d’Ivoire (MCF-CI)», une ONG ivoirienne qui coopère avec l’université de Bouaké et le programme national de psychiatrie.
Il s’agit d’un projet pilote visant à démontrer qu’il est possible d’organiser de tels soins à un coût abordable. L’élément central du concept est le travail ambulatoire et de proximité en psychiatrie en coopération avec les centres de santé existants, qui n’étaient pas équipés jusqu’à présent pour diagnostiquer et traiter les maladies mentales. Les infirmiers et autres assistants des dispensaires ruraux sont formés en conséquence.
Le directeur du programme, le professeur Koua, a été nommé directeur du département de la santé mentale au ministère de la Santé de Côte d’Ivoire en 2023.
Le projet CAMPPSY de notre organisation partenaire MCF-CI, que nous finançons depuis 2023 avec le soutien de la Fondation Schmitz, s’est également bien développé. En Côte d’Ivoire, la majorité des malades mentaux vivent dans des camps dits de prière. En raison de la croyance selon laquelle les maladies mentales et l’épilepsie seraient causées par des mauvais esprits, on prie pour les malades, mais ces derniers sont parfois battus et soumis à des cures de jeûnes. Un nombre non négligeable d’entre eux sont enchaînés, et ce pendant des années. L’objectif du projet est d’atteindre les malades dans ces camps et d’institutionnaliser une coopération avec les responsables de ces camps.
Il s’agissait d’un projet pilote dans le cadre duquel 80 à 100 patients ont été traités dans 10 camps. Au début, 21 patients étaient enchaînés. Après trois mois de fonctionnement, il a été possible de libérer tous les patients de leurs chaînes et après six mois, plus de la moitié d’entre eux étaient rentrés chez eux.
Lorsque Michael Huppertz et Mania Kroll ont visité quelques-uns de ces camps au printemps 2024, ils ont rencontré une gratitude émouvante de la part des patients, des familles, des collaborateurs du projet et même des responsables des camps, qui expliquaient parfois les bons résultats par le fait que les médicaments rendaient leurs prières plus efficaces. Vous trouverez un rapport détaillé de ce voyage ici.
L’équipe en Côte d’Ivoire prévoit, avec notre soutien, de poursuivre la collaboration avec les camps de prière, et ce en tant que partie intégrante du projet initial SAMENTACOM. La planification est en cours (situation en novembre 2024).
Au Burkina Faso, nous continuons à soutenir le projet Yenfaabima à Piéla. Il s’agit d’un centre de traitement ambulatoire pour les malades mentaux et les personnes atteintes d’épilepsie. Il a été initié par le pasteur Tankpari Guitanga. Nous participons au financement du salaire de Timothée Tindano, l’infirmier psychiatrique spécialisé et des médicaments pour les patients qui n’ont pas les moyens de les payer. Vous trouverez ici les rapports de cas actuels sur le travail avec les patients et ici plus d’informations sur le travail actuel du centre Yenfaabima.
La situation sécuritaire autour de Piéla s’est encore détériorée au cours de l’année passée. Les attaques terroristes contre les villages environnants ont poussé de nombreuses personnes à se réfugier en ville. L’approvisionnement en nourriture est un problème majeur. Dans ces conditions, le travail de proximité en psychiatrie n’est possible que de manière limitée et comporte des risques. Un agent de santé, en route vers des patients, a été assassiné ainsi que trois patients dans leur village. Le travail psychiatrique du projet consiste actuellement en la prise en charge ambulatoire d’une centaine de patients par mois, en quelques visites à domicile par les agents de santé et le pasteur Guitanga,; ainsi qu’en l’accueil de quelques patients au centre de Yenfaabima pour des interventions de crise en milieu hospitalier et des manifestations publiques d’information sur les maladies mentales graves et l’épilepsie. Nous poursuivons notre soutien et espérons que la situation s’améliorera et que le travail psychiatrique pourra être intensifié.
Au Cameroun, nous soutenons depuis cette année l’organisation à but non lucratif Hand on Heart Cameroon (HoH), qui s’est donnée pour mission d’améliorer les soins de santé mentale. L’organisation a été fondée par Sandrine Tchouamou Magwa, inspirée par son expérience personnelle des défis de la santé mentale dans sa famille.
Les principales activités de HoH comprennent la mise en œuvre de campagnes d’éducation pour informer le public sur la santé mentale et le bien-être. Elle organise aussi des événements tels que la journée mondiale de la santé pour sensibiliser la communauté. En outre, HoH travaille à la mise en place de points de contact pour les personnes qui ont besoin d’un traitement psychothérapeutique ou psychiatrique ainsi qu’à l’amélioration de l’accès à des soins de santé mentale abordables, y compris le conseil et la médication.
En collaboration avec la «Mindful Change Foundation», HoH met en place un projet pilote de six mois à Mfou, un district rural du Cameroun situé au sud-est de la capitale Yaoundé, jusqu’à fin 2024. Avec un financement de 11.500 euros, ce projet vise à agrandir l’hôpital public du district local en y ajoutant un centre d’accueil pour les personnes souffrant de troubles mentaux. Il servira non seulement aux soins directs des patients, mais aussi de centre de formation pour le personnel de santé local et de base pour des campagnes d’information dans les villages environnants. Une fois terminé, le projet pilote sera évalué afin de déterminer comment développer un modèle de suivi pour des collaborations similaires avec des hôpitaux ruraux dans d’autres régions du Cameroun.
Depuis l’été 2024, nous soutenons un projet sur l’île de Flores en Indonésie.
Là-bas, les personnes souffrant de maladies mentales et leurs familles se trouvent dans une situation difficile en raison de la stigmatisation généralisée et de l’accès limité aux soins de santé mentale. L’île abrite environ deux millions de personnes. Les soins psychiatriques sont principalement concentrés dans les grandes villes, alors qu’ils sont quasiment inexistants dans les zones rurales. En 2024, trois psychiatres ont travaillé dans deux villes, les hôpitaux psychiatriques les plus proches ne se trouvant que sur les îles voisines (Bali ou Timor occidental).
En Indonésie, le fait d’attacher des personnes souffrant de troubles mentaux ou de les enfermer dans des espaces restreints est appelé « pasung ». Il est particulièrement grave d’attacher les malades à des troncs d’arbre, de sorte que les patients ne peuvent même pas se tourner, et d’autant plus pendant plusieurs années. Cela se produit en raison du manque d’alternatives, de la pression de la famille et de la société¹ ainsi que de l’hypothèse répandue selon laquelle les comportements incompréhensibles sont causés par des influences démoniaques. Malgré l’urgence de la situation, le gouvernement indonésien investit moins de 1 % de son budget santé dans le domaine de la santé mentale. La situation des malades mentaux en Indonésie est également dénoncée depuis des années au niveau international (par exemple par Human Rights Watch). Ce travail d’information a déjà permis d’améliorer la situation.
Nous soutenons surtout le groupe de laïcs Kelompok Kasih Insanis (KKI : « groupe de charité active »), fondé en 2016 par le père Avent Saur. Le KKI est en contact avec une équipe d’experts à Jakarta, appelée Jiwa Merdeka (« âme libre »), fondée en 2018 à Jakarta. Elle se compose de psychiatres, de psychologues et d’infirmiers spécialisés et s’occupe avant tout de la détresse des malades mentaux et de leurs proches dans l’est de l’Indonésie. Sr. Dr. Anke Böckenfoerde, psychiatre allemande, a travaillé plusieurs années dans cette équipe ainsi qu’avec le groupe de laïcs KKI. Elle est membre du conseil consultatif de MCF depuis 2024.
Les activités de KKI et de Jiwa Merdeka consistent principalement à :
- rendre visite aux patients et à leurs familles
- la mise en place d’un traitement
- la réintégration et le traitement préventif des patients libérés de Pasung
- des webinaires et des événements sur le terrain pour les familles, les autorités sanitaires locales, les autorités sociales, les élus, la police, les lycéens, les enseignants, etc.
Nous soutenons le travail de KKI depuis l’été 2024 à hauteur de 12 000 euros.
Nous vous remercions de votre soutien.
Avec nos partenaires et grâce à votre aide, nous avons déjà réalisé beaucoup. Nous serions heureux que vous continuiez à contribuer à offrir une vie meilleure aux personnes souffrant de maladies mentales.
Si vous souhaitez faire un don, vous pouvez le faire ici :
Nous continuons à affecter l’intégralité des dons à nos projets. Nous limitons autant que possible nos dépenses d’organisation. Nous devons payer notre conseiller fiscal. A cela s’ajoute le conseil fiscal. Les dépenses telles que les frais de déplacement sont prises en charge par les membres de la fondation. Comme les années précédentes, la gestion du patrimoine se fait à des conditions avantageuses grâce au soutien de notre conseiller financier.
Chaque début d’année, nous envoyons à nos donateurs, une déclaration fiscale qui pourra être transmise à l’administration fiscale pour l’année écoulée.
Nous remercions chaleureusement tous nos donateurs et soutiens et vous souhaitons un bon mois de décembre.
Votre équipe de la «Mindful Change Foundation».
Gesine Heetderks, Michael Huppertz et Mania Kroll